Tony BLONCOURT

TONY BLONCOURT
Mis en ligne le 31 juillet 2005.

La mémoire de Tony BLONCOURT est liée aux premières heures de l’Occupation et du Régime de VICHY. Il fut un de premiers martyrs de la Résistance à Paris.

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Tony BLONCOURT
(Source : http://www.ftpf.net/)

Une enfance caribéenne

Né le 21 Novembre 1921 d’un père d’origine guadeloupéenne (plus tard naturalisé haïtien) et d’une institutrice française, Tony BLONCOURT grandit dans le village de BAINET, sur la côte Sud d’Haïti, où ses parents tenaient un négoce de café et de fruits.

La Grand Rue de BAINET en 2005(Source : www.haiti-domesarts.com) - 18.6 ko
La Grand Rue de BAINET en 2005
(Source : http://www.haiti-domesarts.com/)

Le père BLONCOURT, né en Guadeloupe, avait choisi de s’installer en Haïti avec sa jeune épouse, après avoir combattu pendant la Première Guerre Mondiale.

Arrivé à Paris en 1938 pour poursuivre des études de médecine déjà entamées en Haïti, Tony BLONCOURT se joignit rapidement aux mouvements de jeunesse communistes du 11 ème arrondissement. Il se lia d’amitié avec le jeune Christian RIZO, étudiant en mécanique et en chimie.

Un Résistant de la première heure

La montée du nazisme et les événements du début de la Seconde Guerre Mondiale firent une forte impression sur le jeune Tony, qui écrit á son père en Haïti, lui demandant l’autorisation de s’engager dans l’Armée française alors quíl n’avait pas encore l’âge requis. A défaut de combattre sous l’uniforme, Tony BLONCOURT participa dès les débuts de la Résistance à des actions significatives, aux côtés de ses camarades.

Distribuant de tracts dès 1940, collant des affiches sur les murs d’un Paris découvrant l’atmosphère lourde de l’Occupation en Juin 1940, Tony BLONCOURT participa également aux premières manifestations publiques contre l’arrestation du Professeur Paul LANGEVIN ou la révocation du Recteur Gustave ROUSSY. Le 20 Août 1941, encadré par Gilbert BRUSTLEIN, Tony BLONCOURT participe au sabotage d’une ligne de chemin de fer en compagnie de Christian RIZO, Roger HANLET, Pierre MILAN, Fernand ZALNIKOV et Asher SEMHAYA.

Bien qu’il ait participé à cette action significative, Tony BLONCOURT ne se départit jamais de son humanisme. Au cours d’un entrainement fin Août 1941, il expliqua à ses camarade pourquoi il n’avait pas pu abattre un officier allemand dans la station de métro Bastille, quelques jours plus tôt. "A cette minute précise je n’ai pas vu un nazi, dit-il, je n’ai vu qu’un homme."

Un procès pour l’exemple

Arrêté le 6 janvier 1942 par la police de VICHY, Tony BLONCOURT fut livré avec six de ses jeunes camarades aux autorités allemandes. Jugés de façon expéditive du 4 au 6 Mars 1942, dans les locaux de l’actuelle Assemblée Nationale, qui était alors le siège de l’administration allemande de Paris, les sept jeunes résistants furent condamnés à mort. L’occupant attribuait au groupe un total de dix-sept attentats.

Le 9 Mars avant d’être conduit devant le peloton d’exécution au Mont Valérien, chaque jeune condamné ecrivit une lettre à sa famille. Tony BLONCOURT ecrivit à ses parents restés en Haïti : "Je regrette profondément de quitter la vie car je me sentais capable d’être utile. Toute ma volonté a été tendue pour assurer un monde meilleur."

Une plaque commémorative a été inaugurée à l’Assemblée Nationale, à la mémoire de Tony BLONCOURT, Roger HANLET, Pierre MILAN, Robert PELTIER, Christian RIZO, Acher SEMAHYA, et Fernand ZALNIKOV.

Cinq and après sa mort, en Haïti, l’exemple de Tony BLONCOURT inspirait son jeune frère Gérald, leader étudiant de la révolution de 1946 qui mit un terme au régime autoritaire du Président LESCOT.

Source www.ftpf.net (y compris le portrait)

Voir aussi le site de Gérald BLONCOURT, jeune frère de Tony BLONCOURT, Militant des Droits Humains et Photographe Engagé.
http://www.bloncourt.net/

© Bwabrilé, 31 juillet 2005.

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