Ralph GILLES
Mis en ligne le 29 septembre 2005.
Un jeune designer automobile d’origine haitienne contribue à la
renaissance de CHRYSLER.
La fusion entre les géans automobiles DAIMLER-BENZ et CHRYSLER en 1998 a
fait la une de la presse économique mondiale. La bonne santé du groupe
allemand DAIMLER-BENZ, heureux proproétaire de la marque de référence
MERCEDES, semblait tomber à point pour tirer le groupe états-unien
CHRYSLER d’un lent et inexorable déclin.
7 années plus tard, les perspectives de chaque marque semblent avoir
changé. MERCEDES-BENZ est confronté à la concurrence de marques comme
AUDI et BMW, suivies de près par les japonais LEXUS (Groupe TOYOTA) et
INFINITI (Groupe NISSAN). Des problèmes de qualité récurrents depuis les
années 90 semblent avoir entamé une réputation qui semblait à l’origine
innataquable. MERCEDES-BENZ fait aujourd’hui preuve d’un créativité
exacerbée, lançant de nouveaux concepts automobiles comme la CLS, un
"coupé à 4 portes" visant à réinjecter un peu de passion dans une gamme
de voitures appréciées jusqu’ici pour leur prestance gage de
reconnaissance sociale.
Dans le même temps, le groupe CHRYSLER semble renaître de ses cendres
avec une succession de modèles au design audaieux, basés sur des
plateformes partiellement empruntées à MERCEDES.
Chrysler 300 - 16.5 ko
Chrysler 300
La CHRYSLER 300, élue Voiture de l’Année 2004, symbolise cette
rennaissance, au même rang que le break sportif DODGE Magnum. Ces deux
modèles ont en commun d’avoir été conçus sous la supervision d’un
trentenaire d’origine haïtienne, Ralph GILLES, Chef du Design de la
CHRSYLER Corporation.
Trentenaire au physique avantageux (sa photo a été utilisée pour la
communication "coporate" de la fusion des deux constructeurs), Ralph
GILLES est né à New York de parents haïtiens, comme son patronyme
l’indique (la tradition en Haïti était, jusque dans les années 1920, de
déclarer les enfants avec come patronyme le prénom de leur père. Les
annuaires d’Haïti sont aujourd’hui de prénoms comme patronymes), et a
grandi à Montréal, noircissant ses cahiers d’ecolier de dessins de
voitures américaines.
Ralph GILLES et une de ses esquisses - 12.4 ko
Ralph GILLES et une de ses esquisses
C’est son amour pour les grands "classiques" de l’automobile am’ricaine
des années 60 et 70 qui a nourri l’orientation stratégique du design de
CHRYSLER. Alors que la marque se diluait dans un design consensuel fait
d’aérodynamisme et de révérence aux canons esthétiques globaux, les
modèles dessinés sous la supervision de Ralph GILLESsont un hommage
direct aux "belles américaines", formes exubérantes et calandres
chromées faisant un retour remarqué.
La nouvelle CHRYSLER 300 marque un retour au design volontariste des
années 60, époque dorée de l’automobile américaine.
La Chrysler 300 de 1960 a inspiré le modèle contemporain - 29.3 ko
La Chrysler 300 de 1960
a inspiré le modèle contemporain
Chrysler 300 - 16.5 ko
Chrysler 300
Les choix stratégiques incarnés par le design des nouvelles CHRYSLER se
sont traduits par des résultats financiers tangibles : De 637 Million de
Dollars de pertes en 2003, CHRYSLER a effectué un comeback remarqué avec
un bénéfice de 1,9 Milliard de dollars en 2004. Des carnets de commandes
pleins et une confiance renouvellée dans la qualité des voitures
CHRYSLER fait que la marque n’est plus obligée de resortir aux
promotions périodiques pour évacuer ses stocks.
Le parcours professionnel de Ralph GILLES témoigne de la rencontre d’un
talent exceptionnel et d’un destin écrit dans les étoiles. Une de ses
tantes, impressionnée par ses dessins d’automobiles, avait envoyé
quelques croquis à Lee IACOCCA, légendaire patron de CHRYSLER, lui
recommandant de recruter le garçon, malgré ses 14 ans. Un des
responsables du design répondit à la lettre, indiquant 3 formation
universitaires en design automobile.
Après un premier échec dans ses études d’ingéniérie, son frère retrouva
la lettre de CHRYSLER et lui recommanda de poser sa candidature au
Detroit College for Creative Studies (DCCS). Après avoir passé une
semaine pour produire les dix dessins requis pour son dossier de
candidature (envoyé par courrier express à la dernière minute). Ralph
GILLES fut reçu dans la prestigieuse école, dont il sortit en 1992,
immédiatement embauché par CHRYSLER.
Le jeune designer de 22 ans dut d’abord s’occuper de petits détails
comme les aiguilles des compteurs sur les tableaux de bord de divers
modèles. Sa progression hiérarchique fut marquée par son attention au
détails de finition, notamment sur divers modèles de la marque JEEP.
Nommé Directeur du Design en 2001, Ralph GILLES a suivi un programme
d’Executive MBA à la Michigan State University, avant de revenir dans le
giron de CHRYSLER pour conduire le développement de modèles désormais
emblématiques.
Le projet de break sportif DODGE Magnum fut d’abord reçu assez
frainchement, le format de break apparaissant comme insuffisamment
"cool" pour les responsables commerciaux. Les chiffres de vente du
modèle démentirent les pronostics pessimistes.
La Dodge Charger de 1968 - 44.6 ko
La Dodge Charger de 1968
Le prochain défi de CHRYSLER est la renaissance d’un modèle emblématique
de DODGE, la Charger, symbole de la voiture de "Bad Boy" dans les années
70 (la voiture du feuilleton "Shériff fais-moi peur").
La Dogde Charger de 2006 - 35.8 ko
La Dogde Charger de 2006
La nouvelle Charger, basée sur la même plateforme que la CHRYSLER 300 et
la DODGE Magnum (par souci de rationalisation industrielle), fait
grincer les dents de quelques puristes, puisqu’elle comporte 4 portes,
et non deux comme le modèle original.
Ralph GILLES a effectué ce choix en insistant sur le caractère pratique
du modèle. Une "muscle car" ne doit pas aujourd’hui sacrifier les
prestations qui sont attendues des modèles concurrents, notamment les
berlines sportives allemandes de BMW ...ou de MERCEDES-BENZ.
© Bwabrilé, 29 septembre 2005.
Ralph GILLES
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