Les Iles Andaman
Mis en ligne le 13 janvier 2005.
Selon les dernières informations disponibles, les peuples aborigènes des Iles Andaman et Nicobar, qui vivent à l’intérieur des terres et loin du rivage, n’ont pas été concernées par le tsunami de fin Décembre 2004.
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Femme ONGE
Source : http://www.andaman.org/
La présence d’un peuple au phénotype (ensemble des carastéristiques physiques) indiscutablement africain en Asie du Sud-Est apparaît comme un indice majeur pour qui cherche à connaître l’histoire du peuplement de notre planète.
Le gouvernement indien, qui exerce sa souveraineté sur l’archipel des Andamans, l’autorise que 2000 visiteurs par an, pour des séjours d’excédant pas les 30 jours. De ce fait, ces populations sont relativement peu connues.
Des origines mystérieuses
Une première hypothèse est qu’il s’agit des descendants de captifs africains échoués sur les rivages de l’archipel suite à un naufrage. La présence de routes maritimes pluriséculaires, reliant le monde arabe et l’Afrique Orientale aux Indes et à la Chine, à travers le détroit de Malacca, serait un élément en faveur de cette théorie. De même la présence d’autes peuples Négritos comme les Semangs de Malaisie et les Aetas des Philippines.
Cependant, il faut aussi prendre en compte l’existence en Asie d’autres populations aux mêmes caractéristiques. Sur le sous-continent indien, notamment, les Aadivasi, identifiés comme une des populations aborigènes (du latin ab origines = "depuis les origines"), refoulées dans des terres marginales (Arunal Pradesh, du Madhya Pradesh, de l’Andra Pradesh et du Bihar) par les populations plus récentes, partagent les mêmes caractéristiques que les habitants des îles Andaman et Nicobar.
On en vient à penser que ces archipels ont été le dernier territoire à être affecté par les vagues de migrations qui ont affecté l’Inde (les Aryens sont arrivés de l’actuel Iran vers 1500 avant J.C.), et présentent donc l’état originel des populations indiennes, ce qui remet en cause l’hypothèse des captifs africains.
Les habitants de l’archipel des Andamans sont pour l’essentiel des chasseurs. Au cours des siècles passés, les pirates Malais ont utilisé ces îles comme base d’opération dans le détroitde Malacca, et ont également capturé des natifs de ces îlespour les revendre comme esclaves dans les cours royales de Thaïlande, du Cambodge et de l’Indochine. Ces agressions répétées expliquent que les Andamanais aient développé une grande méfiance vis-à-vis des étrangers, plusieurs équipages de bateaux ayant fait naufrage sur leurs rivage ayant été massacrés, les navires étant pillés pour récupérer l’acier disponible. Cependant, la réputation de cannibalisme des Andamanais n’a pas été établi de façon certaine.
Des archipels convoités par les puissances coloniales
Les Britanniques ont posé pied sur l’archipel des Andaman en 1789, avec Lord CORNWALLIS, qui a établi un poste sur le site de la ville actuelle de Port Blair. Les fièvres ont conduit à la fermeture du poste en 1796, avant un nouvel établissement en 1857-1858. De même, les Danois ont tenté de colonisé les Iles Nicobar, proches, vers 1756-1759, avant de jeter l’épongeet de vendre ces territoires aux Britanniques en 1869.
A partir de 1860 environ, les Britanniques ont établi sur place un bagne dans lequel étaient déportés les rebelles indiens. Le lieu est maintenant inscrit dans la mémoire nationale indienne comme étant celui du martyr des premiers héros de la cause nationale. Les Iles Andaman ayant décidé de faire cause commune avec l’Inde lors de son indépendance, c’est d’ailleurs à Port Blair que le drapeau national Indien a été onté officiellement pourla première fois en 1947
La colonisation britannique a eu un impact brutal et négatif sur la population des natifs de l’archipel : de 5000 personnes en 1857, on n’en comptait plus qu’environ 400 en 1895.
Des peuples qui refusent le contact avec le monde moderne
L’anthropologue RADCLIFF-BROWN a étudié ces populations de 1906 à 1908, établissant une distinction entre les populations négritos des Andamans et les populations mongoloïde des Iles Nicobar. Les Jawaras du Sud Andaman et les habitants de Sentinel Island semblent relativement proches.
De nos jours, le Gouvernement Indien entreprend d’établir le contact avec ces populations, notamment en déposant des "cadeaux" sur le rivage (avec les Jawaras depuis 1974 et depuis 1991 avec les habitants de Sentinel Island). Les Jawaras semblent apprécier les cadeaux, alors que les habitants de Sentinel Island, reconnus comme plus agressifs, n’y touchent pas. Ces derniers sont un des groupes humains les plus méconnus de la pnaète, leur isolation constituant bien sûr leur meilleure garantie de survie.
Les Jawaras sont ainsi appelés par les autres peuples de l’ile ou ils vivent (South et Middle Andamans). Le terme "Jawaras" signifie "étrangers", ce qui semblerait indiquer une migration relativement récente, puisque les autres peuples négritos de l’Archipel ont une présence remontant au moins à 2000 ans, selon les traces archéologiques.
Selon les traces historiques, les Jawaras utilisaient des pirogues il y a environ deu siècles, avant de se replier dans la jungle à l’intérieur des terres, sans doute du fait des conflits avec les autres groupes ethniques. Les Jawaras ayant été la seule tribu à être hostile aux colons britanniques, ces derniers ont utilisé les autres (Andamanais et Onge) pour combattre les Jawaras après chaque incident. En butte à une hostilité généralisée, les Jawaras ont finalement été protégés par une réglementation du gouvernement indien en 1956, leur réservant une surface de plus de 700 kilomètres carrés sur South et Middle Andaman.
Un environnement menacé... et protégé !
L’exploitation forestière des Iles andaman a été la cause de nouveaux contacts hostiles entre les Jawaras et les nouveaux arrivant Indiens. Même s’il est établi que les Jawaras ne sont agressifs qu’en cas de provocation, quelques morts sont à déplorer : 4 braconniers en Décembre 1992, 2 bucherons en 1996 (trois autres ont té mutilés, leurs mains tranchés par leurs propres haches, (source : Indian Express).
Les estimations les plus récentes font état d’entre 200 et 300 Jawaras. Les Onge, un autre peuple assez proche, sont moins d’une centaine. Ils étaient un millier au début du XXème siècle.
© Bwabrilé, 13 janvier 2005.
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