Le Pygargue de Steller
Mis en ligne le 7 juin 2004.
Classé comme le plus grand des rapaces diurnes, le Pygargue de STELLER
est relativement peu connu du public occidental, à la différence de son
cousin Nord-Américain, le Pygargue à Tête Blanche, symbole des
Etats-Unis d'Amérique.
Les raisons d'une telle discrétion sont liées à la réparticion
géographique de ce spectaculaire rapace, qui ne vit que sur la côte
pacifique de la Sibérie (Kamchatcka) et en Corée du Nord. Ce qui
explique que les cinéastes animaliers ne se soient guère bousculés pour
le filmer jusqu'à ce jour...
Pygargue de STELLER - 14.4 ko
Pygargue de STELLER
(Source : http://www.oiseaux.net/)
Se nourrissant principalement de saumons, abondants aux embouchures des
fleuves de son aire de répartition, le Pygargue de STELLER ne dédaigne
pas les jeunes phoques ou les carcasses d'adultes.
Le nom de cet oiseau lui a été donné par le Naturaliste Allemand Georg
Wilhelm STELLER (1709-1746), employé par l'Académie des Sciences de
Saint-Pétersbourg, qui l'envoya participer à la deuxième campagne de
l'explorateur Russo-Danois Vitus BERING de 1738 à 1746.
Ayant reconnu les territoires de l'Extrême-Orient Russe, l'expédition
traversa le Détroit de BERING et explora brièvement l'Alaska (qui
demeura territoire russe jusqu'en 1867, date à laquelle le territoire
fut acheté par les Etats-Unis pour la modique somme de 7,2 Millions de
Dollars).
Le retour de retour vers la Sibérie fut marquée par un naufrage sur
l'Ile de BERING, où le chef de l'expédition mourut. Les survivants
demeurèrent quelques temps sur place, se nourrissant de la faune locale,
le temps de reconstruire un nouveau bateau.
STELLER consacra ce séjour forcé à l'obervation de la faune de la
région, découvrant plusieurs nouvelles espèces qui portent depuis son
nom : Otarie, Pygargue, Eider (espèce de canard) et Rhytine de STELLER
(ou Vache Marine).
Cette dernière espèce ne survécu que quelques années à sa découverte par
les hommes. Sirénien adapté aux rudes conditions de l'Océan Pacifique
Nord, proche des Dugongs de l'Ocean Indien (dont elle partageait la
queue élargie) et des Lamentins d'Afrique Occidentale et de la Caraïbe,
la Rhytine de STELLER (Hydrodamalis gigas) représentait une réserve de 3
à 4 tonnes de viande et de graisse facile à capturer. Chassée jusqu'à
l'extinction par les marins et les trappeurs russes en route vers
l'Alaska, la Rhytine de fut plus observée après 1768, partageant son
sort funeste avec une espèce de Cormoran inapte au vol (Phalacrocorax
perspicillatus) également découvert par STELLER.
Les conditions extrêmes de la région ne furent guère clémentes aux
explorateurs. STELLER mourut d'épuisement et de maladie en 1746, sur le
chemin du retour.
© Bwabrilé, 7 juin 2004.
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