Jean-Michel BASQUIAT
Mis en ligne le 14 juillet 2005.
Encensé par la critique internationale comme "le premier peintre moderne
Noir", vivant trop vite et trop fort dans le New York turbulent des
années 80's, mort à vingt-sept ans en signe ultime de son génie (comme
Jimmy HENDRIX, Janis JOPLIN et Jimmy MORISSON), Jean-Michel BASQUIAT
(1960-1988) a laissé une empreinte incandescente dans la peinture
moderne.
Jean-Michel BASQUIAT (Source : www.worldagesarchive.com) - 70 ko
Jean-Michel BASQUIAT
(Source : http://www.worldagesarchive.com/)
Jean-Michel BASQUIAT est né le 22 Décembre 1960, à Brooklyn, d'un père
haïtien et d'une mère d'origine portoricaine, dans un foyer de la classe
moyenne.
Ses talents de dessinateur, encouragés par sa mère, ont tout d'abord
fleuri sur les murs et les wagons de métro de Manhattan, sous forme de
graffs et de tags signés SAMO© (Same Old Shit). Des aphorismes comme
"SAMO© as an end to mindwash religion, nowhere politics, and bogus
philosophy," "SAMO© saves idiots," "Plush safe he think ; SAMO©"
signifiaient sa volonté de rupture avec le consensus social.
Abandonnant ses études après le lycée, BASQUIAT gagna sa vie en vendant
des cartes postales et des tee-shirts peints à la main. Son travail
attira l'attention des critiques et galeristes et fut pour la première
fois exposé en Juin 1980. D'autres expositions suivirent, où ses œuvres
accompagnaient celles d'autres figures de la jeune scène new yorkaise
comme Keith HARING et Julian SCHNABEL. Dès 1983, des expositions étaient
consacrées à ses seules œuvres, et BASQUIAT attira l'attention d'Andy
WARHOL, avec qui il collabora jusqu'a la mort du célèbre peintre, en
1987.
La consécration arriva en Février 1985, avec BASQUAIT posant pour la
couverture du New York Times Magazine en illustration d'un article
intitulé "New Art, New Money" : The Marketing of an American Artist."
Le succès avait rattrapé BASQUIAT en même temps que ses démons, à savoir
sa dépendance à l'héroïne, qui le rendait paranoïaque. Perdant ses amis
les plus proches à cause de ses crises, des œuvres disparaissant de son
atelier et ses agents vendant des tableaux inachevés pour tirer profit
de sa cote du moment, BASQUIAT glissait déjà sur sa pente ultime, malgré
des revenus plus que confortables.
Après une exposition à Abidjan en 1986, et des expositions majeures à
Paris et à New York en 1988, BASQUIAT se retire sur sa propriété à Hawaï
et en revient délivré, selon lui, de sa dépendance aux drogues. Une
overdose d'héroïne mit fin à ses jours le 12 Aout 1988.
La question de l'identité culturelle de Jean-Michel BASQUIAT agite
encore les milieux artistiques états-uniens. S'agissait-il d'un artiste
afro-américain du simple fait qu'il était Noir ? De ce point de vue,
certains regardant d'un œil assez critique son "parrainage" par Andy
WARHOL.
Il apparaît que, de parents caribéens (une brève mention à Toussaint
LOUVERTURE figure sur un de ses tableaux, clin d'œil aux origines
haïtiennes de son père), BASQUIAT manifestait dans ses tableaux le
tempérament baroque de ses cultures d'origine. Ainsi, les squelettes et
écorchés de sa première période (1980-1982), quoique macabres,
témoignent d'une approche de la Mort à mettre en relation avec la
culture du vaudou haïtien (fête des Guédés, personnage du Baron Samedi).
Sans Titre (1986) - 16.9 ko
Sans Titre (1986)
Par ailleurs, son attention aux détails et la répétition de motifs
détournés de leur fonction (des planches anatomiques, des pages de
manuels techniques, des comics sont repris et détournés) témoignent d'un
sens de l'humour aigu, ses tableaux témoignant de façon absconse du
bombardement de signaux et de messages et de symboles auxquels sont
soumis les habitants des centres urbains modernes.
Affiche du film de J. SCHNABEL - 20.2 ko
Affiche du film de J. SCHNABEL
Le peintre Julian SCHNABEL, qui le côtoya à ses débuts, a consacré un
film à BASQUIAT en 1996. Jean-Michel BASQUIAT lui même a joué son propre
rôle dans un film underground de 1981 intitulé "New York Beat Movie",
réalisé par Edo BERTOGLIO.
© Bwabrilé, 14 juillet 2005.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire