Histoire de la Martinique (5/6)
Mis en ligne le 2 juillet 2004.
LA TROISIEME REPUBLIQUE
Un destin français malgré tout
Le nouveau régime républicain de 1871 marque des progrès certains sur le
plan politique. Le suffrage universel masculin est rétabli. En 1881,
l'enseignement public laïque, gratuit et obligatoire est instauré. La
situation des classes les plus modestes reste précaire. La scolarisation
des enfants implique des dépenses (habillement...) auxquelles les
parents ne peuvent pas toujours faire face. Les conditions de vie ne
connaîtront pas d'amélioration significative avant le milieu du
vingtième siècle. Le roman La Rue Case-Nègres, de Joseph ZOBEL décrit la
vie des travailleurs agricoles du secteur de la canne.
Les grèves se succèdent. Celle de 1900, pour obtenir 2 Francs de salaire
quotidien, voit 10 ouvriers être tués par les gendarmes au François. Une
autre manifestation verra en 1935 les travailleurs de la canne descendre
sur Fort de France pour obtenir satisfaction de leurs revendications.
1902 - Le 8 Mai 1902 voit la Martinique frappée par une catastrophe
d'une ampleur inégalée. L'éruption de la Montagne Pelée, après des
semaines de signes avant-coureurs dont les autorités n'ont pas voulu
tenir compte (des élections étaient prévues dans le même temps),
provoque une nuée ardente qui détruit la ville de Saint Pierre et
provoque la mort de 30 000 personnes. Capitale économique de l'île, et
centre culturel rayonnant sur tout le bassin caraïbe, la ville de
Saint-Pierre sera à nouveau détruite en 1929, et ne retrouvera jamais
son importance.
1914-1918 - La Première Guerre Mondiale marque le premier engagement
massif des Antillais dans un conflit concernant la France. Alors qu'en
1863, la Martinique, relais de l'expansion française au Mexique, avait
fourni quelques hommes à l'aventure de Napoléon III, et qu'en 1870 la
Division Bleue, composée de troupes coloniales et dirigée par le Général
DE VASSOIGNE, d'origine martiniquaise, s'était illustrée, le conflit
mondial est d'une autre échelle. Ce sont 50 000 Antillais qui vont
combattre sur divers théâtres du premier conflit mondial, notamment au
Dardanelles. 32 000 seront tués ou blessés, de nombreux monuments aux
morts témoignant, dans chaque commune de Martinique ou de Guadeloupe, de
la participation des Antilles au destin de la France.
1939-1945 - Alors qu'encore une fois les Antillais ont participé à la
mobilisation de 1939, la défaite de 1940 et l'instauration du régime de
Vichy voient un régime autoritaire s'installer aux Antilles. Envoyé par
le Maréchal PETAIN, l'Amiral ROBERT va dissoudre les conseils municipaux
pour les remplacer par des équipes nommées.
L'absence de commerce avec la métropole produit une disette chronique en
Martinique. Les produits comme la farine, la viande salée, le savon, le
tissu manquent, et sont remplacés tant bien que mal par des productions
locales. Tout fait défaut et la mortalité infantile croît de manière
dramatique. L'époque dont les aînés se rappellent en disant 'An tan
Robè' (du temps de Robert) voit l'île survivre en autarcie.
De nombreux jeunes, bravant la surveillance des côtes, rejoignent l'île
voisine de la Dominique, possession anglaise, par où ils passent aux
Etats-Unis et se joignent aux troupes de la France Libre. Ce sont les
dissidents.
La proximité des Américains fait que, dès Juin 1943, les Antilles
rejoignent le camp de la France Libre.
A suivre : LA MARTINIQUE, DEPARTEMENT FRANCAIS
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© Bwabrilé, 2 juillet 2004.
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