Histoire de la Martinique (1/6)

Histoire de la Martinique (1/6)
Mis en ligne le 2 juillet 2004.

CHRONIQUE DES PREMIERS TEMPS
Un brutal contact de civilisations

1502 - 15 Juin - Christophe COLOMB, lors de l'un de ses derniers
voyages, s'arrête dans une île que ses habitants appellent "l'île aux
fleurs" (Madinina) ou l'île aux femmes (Mantinino).

Formée de reliefs couverts d'une forêt tropicale, l'île est habitée par
les Indiens Caraïbes, apparentés aux Galibis des Guyanes. Les Caraïbes
ont pris depuis peu la place des Arawaks, ou Taïnos, qui peuplent encore
les Grandes Antilles, plus au Nord (Hispaniola, Cuba...). Après plus
d'un siècle de présence Caraïbe, les femmes parlent encore la langue
Taïno. sans doute une trace de la dichotomie éducative, et donc
culturelle, entre les sexes.

1635 - Juillet - Pierre Belain d'Esnambuc, cadet de famille Normand,
s'installe à l'emplacement de l'actuelle ville de Saint-Pierre, et y
construit un fort. La Compagnie des Iles d'Amérique, fondée à Paris en
1626 par Richelieu, entend mettre en valeur cette nouvelle colonie
française.

Les premières cultures de tabac et de coton se mettent en place, en même
temps que des relations souvent conflictuelles avec les Caraïbes. Les
colons utilisent dans leurs cultures des engagés, liés par un contrat de
trois ans, ainsi que quelques esclaves africains, rachetés aux
Espagnols.

1654 - Chassés du Brésil par les Portugais, des Hollandais, spécialistes
de la fabrication du sucre, s'établissent en Guadeloupe et en
Martinique, avec esclaves et matériel. Le destin des Antilles bascule,
la production de sucre prenant une importance croissante.

1658 - Progressivement spoliés de leurs terres, les Caraïbes opposent
une vive résistance aux Français. Les Marrons, esclaves évadés des
plantations, se joignent à eux pour attaquer les colons isolés. Une
première offensive, en 1654, est repoussée grâce à l'arrivée de soldats
hollandais. En 1658, les Français chassent ou massacrent les Caraïbes,
qui se retirent à Saint Martin ou à la Dominique, où leur culture survit
dans une réserve.

Les contacts avec les esclaves africains, la facilité des communications
maritimes font que l'influence caraïbe dans la culture antillaise reste
perceptible. Les noms créoles d'animaux (anoli, zagaya, manicou), de
plantes (toloman, etc.), des techniques comme la fabrication de la
farine de manioc, la vannerie du Morne des Esses ont perduré. La
connaissance des plantes médicinales doit également beaucoup aux
Caraïbes, dont les traits se retrouvent encore chez certains Antillais.

A suivre : LA TRAITE ET L'ESCLAVAGE

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© Bwabrilé, 2 juillet 2004.

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